Général

de 1945 à 1958 dans les baraques

…extrait des pages manquantes dans nos livres sur l’histoire de Belgique…

Le logement pour les  Polonais ramenés d’Allemagne entre 1945 et 1947

Pour pouvoir venir en Belgique,pas seul,comment? Mais en convoi organisé,encadré, KIELBOWICZ JOZEF a signé tout comme des milliers d’autres engagés un contrat de travail visé par la Police des Etrangers(Sûreté de l’Etat).Ce contrat comporte à la page 3, l’article n°8. Il concerne le logement convenable que doit procurer le charbonnage.

contrat de travail le logement

La notion de "logement convenable" est interprêtée avec une relativité extra-ordinaire par les différents charbonnages et il faut dire à décharge de ceux-ci que tout le pays est confronté dans l’immédiate après-guerre à une crise de logement sans précédent.Les possibilités d’absorption des milliers de Polonais recrutés en Allemagne et de leurs familles dans des habitats "normaux" étaient impossibles.On le savait.Qu’importe, il fallait des mineurs et vite.

Pendant la guerre,les Allemands qui occupent la Belgique  construisent autour des mines ,des camps de concentration entourés d’une double rangée de barbelés pour les prisonniers russes occupés ici dans nos charbonnages du Centre notamment, aux travaux d’extraction.Ils construisent les baraques dans des endroits dont personne ne voulait:usines abandonnées,marais comblés,terrains vagues nichés entre les noeuds ferroviaires,esplanades collées à la base des terrils comme "les schistes" où se trouve le camp de Boussoit-Maurage.

tapez       www.terrils.be  puis sur la page d’accueil cliquez sur  terrils   puis images  puis images du passés puis films d’archives et enfin cliquez sur les mineurs russes

Jean-Claude URBAIN,chercheur à l’Institut "les Polonais du Centre" et membre du Cercle de Généalogie et d’Histoire de BOUSSOIT se souvient du camp de Maurage  toujours habité dans les années 50.Son père  a racheté un mirador à la démolition définitive du camp pour en faire un pigeonnier.Jean-Claude URBAIN dispose d’une étude complète sur ce camp de prisonniers russes réalisée par BEURIOT Francine  et POSTIAUX Ernestine.C’est une des rares études sur ce thème ,ignoré totalement aujourd’hui.

RICHARD 026 - Copie - Copie

Jean-Claude URBAIN tout à droite à côté de sa compagne Renée FOUCART au Centrum Polskie,rue du Croissant,Bruxelles,le 6 mai 2007 en réunion d’information avec Krzystof BYSTRAM le 2e à partir de gauche,président du Conseil National des Polonais en Belgique (Rada Polonii).Tout à gauche JANOWSKI Richard,secrétaire général des Polonais du Centre et KIELBOWICZ Violetta,l’autre dame, présidente des"Polacy z regionu Centre". 

Cette fois,la guerre terminée, des Allemands prisonniers sont logés à leur tour à Boussoit-Maurage.En juin 1945,c’est dans ce même camp que séjourneront longtemps avant d’avoir un logement partagé dans une maison,le couple Myron et Paulina STASIUK par exemple.Cette confusion,prisonniers allemands et ouviers étrangers engagés sous contrat,logés dans le même camp ,a déservi un moment l’opinion locale vis-à-vis des Polonais d’autant que certains camps sont gardés la nuit jusqu’en 1947.La population ne comprenait pas.Polonais,Allemands?

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Le camp de Maurage en 1950

De nombreux camps de prisonniers russes vides ou partiellement occupés par des prisonniers allemands ou hongrois cette fois sont baptisés "camps d’attente".Selon Fédéchar,l’initiative de loger là les mineurs était gouvernementale:…

pour parer au plus pressé, le Gouvernement obligea (sic) les charbonnages à racheter les anciens camps de prisonniers de guerre qui appartenaient à l’Etat belge et qui étaient composés de baraquements en assez mauvais état;ces baraquements devaient permettre d’installer provisoirement les familles étrangères.(l’industrie charbonnière belge,Fédération charbonnière de Belgique,Bruxelles,1959,127 pages,p.45)

cantina[1]

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au Bois-du-Cazier à Marcinelle

Il y en a 61 dans le Limbourg et dans la région liégeoise,62 dan
s le Centre et le Borinage. En 1957, Henri Meyer tourne " Déjà s’envole la fleur maigre" un film témoin de l’époque.Les baraques sont toujours habitées par des mineurs "en attente" et les inscriptions en langue allemandes très lisibles sur les murs.A Ressaix ,au camp Roland,on y loge encore des Italiens cette fois.MORRONE Giuseppe qui écrit l’histoire de sa maman "en Belgique",une histoire commune à l’immigration polonaise, y vivra avec des Polonais,de 1953 à 1956 ,avant que ses parents ne recoivent une maison à la Cité Vandervelde où il sera le voisin de la famille SITARZ et de la famille LISIECKI.

Le 31 décembre 1956, 3.389 familles occupent encore 1.939 baraquements composés soit de blocs en bois et carton bitumé groupés en camp,soit de "tubes" américains en tôle ondulée (double tôle et fibre de verre blanche entre les deux tôles).J’ai moi-même joué autour et dans ces tubes derrière le terril de l’Avalresse entre Saint-Vaast et la Barrette à Trivières ,en 1958, l’année de l’Exposition Universelle de Bruxelles.Quelques uns étaient vides et d’autres toujours occupés.Pourtant,en Italie,en Belgique aussi,on dénonce cet état lamentable du logement des étrangers.Dans "Sole d’Italia",18 juillet 1953,p1.on s’insurge contre  ce camp de Saint-Vaast:

…on y accède par des chemins en terre,que le climat belge transforme quasiment en permanence en bourbier.Les baraques sont dépourvues d’eau,gaz,électricité.les toilettes n’ont pas de toit et lorsque la mauvaise saison arrive,il faut se servir d’un parapluie…Il y a deux robinets d’eau potable pour tout le camp.Ils sont à l’extérieur.Ils font le plaisir des enfants en été et celui du gel en hiver!

Gamin,j’ai bu de l’eau à ces robinets quand on s’amusait autour des tunnels,4 ans plus tard.Rien n’avait changé.

Les Polonais de Beringen projettent de reconstruire une baraque de camp en bois et carton goudronné, à l’identique, pour la consacrer "monument à l’immigration".Pourquoi pas nous dans la belle pelouse de l’Ecomusée à Bois-du-Luc?

A quelques lieues de là cependant,dans le camp-cité Albert 1er derrière l’hôpital des Charbonnages de Bois-du-Luc et en face de l’hospice ,les actuelles archives de la commune de La Louvière,d’autres familles de mineurs sont logées tout à fait décemment, dans de très jolis pavillons en bois construits avant la guerre. 

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KIELBOWICZ Jozef,Stanislawa KARBOWIAK son épouse et la petite famille à Houdeng-Aimeries (Bois-du-Luc) dans les années 50.Kazimir,Jerzyk,Violette peut-être…

Rédaction et coordination:Kozlowski Alexandre et l’aide de Ognibene Egidio (association Emilie-Romagne du Centre),Guiot Claude de Natecom à Leval-Trahegnies,www.terrils.be,J-Cl Urbain de Maurage,l’ami des Polonais,un vrai ami des Polonais.

Instytut Badan Polonijnych w regionie Centre 00 32 (0)495 786205

polacywregioniecentre@yahoo.fr

12 réflexions au sujet de “de 1945 à 1958 dans les baraques”

  1. Nous habitions au No 105 de la cité Roland. A cinq enfants plus les parents, ce n’était pas toujours facile!! mais nous étions inssouciants.
    nous apprenions le Polonais avec le curé Ks. Boleswaw KURZAWA et nous avions la messe en polonais également. d’aiilleur, ce sont tous lesparents qui ont construit l’école en dur!!

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  2. Votre propos sur le camps de maurage m’interessent au plus haut point, y étant moi-meme été locataire pendant quelques mois en 1948
    Exilés Francais avec une famille de 5 enfants
    Je pourrais encore vous donner l’adresse exacte du logement

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  3. je recherche pour le site de maurage de la documentation sur le camp de maurage et la vie des polonais de maurage, pouvez vous me venir en aide
    cordialement guy baude

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  4. j’ai vécu quelques mois dans le camp de Maurage en 1948, j’avais 5 ans. je suis Français
    je me souviens d’une fete (?) tout le monde se jetait des bassines et des seaux d’eau à la tete
    quelqu’un connait-il cette coutume ? Polonaise ?Ukrainienne ?
    merci d’éclairer ma lanterne

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  5. j’ai vécu quelques mois dans le camp de Maurage en 1948, j’avais 5 ans. je suis Français
    je me souviens d’une fete (?) tout le monde se jetait des bassines et des seaux d’eau à la tete
    quelqu’un connait-il cette coutume ? Polonaise ?Ukrainienne ?
    merci d’éclairer ma lanterne

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  6. j’ai vécu quelques mois dans le camp de Maurage en 1948, j’avais 5 ans. je suis Français
    je me souviens d’une fete (?) tout le monde se jetait des bassines et des seaux d’eau à la tete
    quelqu’un connait-il cette coutume ? Polonaise ?Ukrainienne ?
    merci d’éclairer ma lanterne

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  7. BONJOUR
    JE SUIS POLONAISE D’ORIGINE
    CETTE COUTUME JE CROIS SE JETER DES BASSINES D’ EAU EST LA FETE DE L’AN NEUF SUR LES FILLES PAR LES GARCONS , il me semble que mon papa me disais cela ! monique!

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  8. smingus dingus
    le lundi de Pâques
    tapez la formule ds Google et sur You Tube
    Quant à ns on se soumet à la tradition tous les ans à Haillicourt (ds le Pas de Calais)lors du festival polonais auquel ns ne manquons de participer.Pensez donc 4 orchestres polonais de 12 à 20h et de l’eau à qui le souhaite

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  9. Je suis fils de mineur dans la région de Liège, mais j’habite une maison construite sur le terrain en face du Chateau de Maurage. Quel était le nom du charbonnage où je me trouve à la rue Scoumanne
    Bien à vous.

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